Un jardin propice à la rééducation
Rappel : ces recommandations sont des exemples ou illustrations ; ne sont pas des recettes ; ne sont pas exhaustives ; ne sont pas forcément les plus essentielles ; ne sont pas ajustées à la situation particulière qui vous amène ici ; ne remplacent pas celles qui naîtront par travail commun de professionnels et des usagers… Donc : prudence ! |
D’après plusieurs enquêtes, autour de 90 % des patients interrogés indiquent préférer accomplir les activités rééducatives dehors que dans des salles à l’intérieur de l’établissement.
La première recommandation serait donc de bien tenir compte de cette préférence !
Ce qui signifie, indépendamment des aspects matériels, d’aménagements, etc., que l’essentiel est d’abord :
– De travailler sur les liens entre les activités souhaitées par les professionnels du prendre-soin (ici tout particulièrement les kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens) et les spécificités et potentialités du jardin et du jardinage.
– De penser toujours en même temps les liens entre activités horticoles et activités rééducatives sous l’angle de la motivation.
(Car c’est bien là, pour le patient, que réside l’essentiel : dans ce qui le conduit à faire au jardin ce qu’il ne ferait pas avec des poids dans une salle de kiné : par exemple (ap)porter une dizaine d’arrosoirs d’eau dans un carré potager, parce qu’il y prend du plaisir, parce que cela a du sens pour lui, etc.).
On retrouve aussi ici l’importance de la démarche participative lors de la création et de l’élaboration du jardin… : c’est dès ces étapes-là que les professionnels du prendre-soin doivent avec les professionnels du jardins co-construire les éléments concrets qui rendront justement thérapeutiques et supports d’activités thérapeutiques le jardinage et les autres usages du jardin.
Au-delà de ces dimensions, on veillera particulièrement :
– à la possibilité de mener ces activités dans des espaces qui préservent l’intimité, qui ne soient pas exposés à la vue de tous ;
– à des dispositifs spécifiques (éléments de parcours de santé ou de parcours de motricité) si nécessaire.
Précisions concernant ce type d’éléments :
« Si nécessaire » signifie :
- qu’il faut faire attention à éviter le phénomène gadget (on l’achète sur catalogue parce qu’il en faut dans le jardin thérapeutique, on le pose… et personne ne s’en sert). Moche et inutile.
- qu’il faut regarder également si l’élément en question ne peut pas être présent sous une forme plus classique dans le jardin. Utile et beau.
Prenons par exemple cet élément-là :
(Passons sur le fait qu’il empêche de profiter de ce beau massif d’hydrangeas… dont profitent en revanche tout un tas d’insectes que les usagers de l’élément risquent de déranger / qui risquent de déranger les usagers de l’élément.)
On a là un escalier : est-ce si difficile de concevoir dans le jardin un vrai escalier avec des vrais marches menant d’un vrai endroit à un autre vrai endroit ?
Ou cet élément-ci :
On a un dénivelé : est-ce si compliqué de concevoir dans le jardin un vrai dénivelé (ayant du sens : par exemple ce même petit pont passe au-dessus d’un petit ruisseau, d’eau ou de sable ? Enjambe un tapis de mousse ? etc.)
Si vraiment nous n’avons pas le choix, alors, on tentera quand même d’intégrer le mieux possible ces éléments dans le jardin, quitte à leur réserver une zone un peu à l’abri des regards si vraiment ils sont trop laids.
Enfin, soulignons aussi ici qu’il est important de veiller :
– à l’existence d’une zone où il soit facile et confortable d’organiser des activités type yoga, tai-chi, etc., avec un petit groupe ;
– et à tous les supports d’activités horticoles (qu’on retrouvera ailleurs) permettant d’utiliser différentes capacités dans les différentes situations (assis, debout, couché, à sa droite ou à sa gauche…).
Nous ne sommes pas les seuls ! Chez les shadoks aussi, il existe des ponts qui mènent d’une rive à la même rive en passant au-dessus de la rive. Et des escaliers qui partent d’un niveau pour monter à un autre niveau d’où la seule chose à faire et de redescendre au premier niveau… Autant alors aller jusqu’au bout de la logique shadok, non ? : |
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De quelques jardins particuliers…
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jardin propice à la rééducation – img
Bonjour, je suis actuellement en 2ème année d’études pour obtenir le diplôme d’ergothérapeute. Je suis en reconversion professionnelle après avoir exercé 12 ans dans l’aménagement paysager et urbain et la construction publique. Je suis de formation initiale paysagiste. Je viens d’effectuer un stage dans un accueil de jour et un PASA au sein d’une maison de retraite qui disposait d’un jardin thérapeutique. J’envisage de faire mon mémoire de recherche sur les jardins thérapeutiques et l’ergothérapie. Votre site est une mine d’or pour moi qui débute dans ma recherche. Avez-vous connaissance de lieux où l’ergothérapie utilise le jardin thérapeutique comme support pour ces activités et pour la rééducation ? J’espère à bientôt ! Et Merci pour votre site. Anne