Plantations – recommandations
Rappel : ces recommandations sont des exemples ou illustrations ; ne sont pas des recettes ; ne sont pas exhaustives ; ne sont pas forcément les plus essentielles ; ne sont pas ajustées à la situation particulière qui vous amène ici ; ne remplacent pas celles qui naîtront par travail commun de professionnels et des usagers… Donc : prudence ! |
Voici une rapide sélection, parmi les très nombreuses recommandations qu’il est possible de faire concernant les plantations, de quelques pistes importantes, et de quelques conseils qui sont spécifiques aux jardins thérapeutiques (ou particulièrement essentiels pour que celui-ci respecte les principes directeurs que nous avons évoqués).
Le but, une fois de plus, n’est pas de fournir des recettes… mais de proposer des bases de discussions, réflexions, etc., pour celles et ceux, professionnels, futurs usagers, passionné-e-s, qui s’interrogent et travaillent sur le(s) jardin(s) thérapeutique(s).
Recommandations générales
Ne pas planter « contre » : contre le climat (en plantant des espèces qu’il faut sans arrêt arroser, protéger, etc.), contre le sol (en plantant des espèces qu’il faut sans cesse soigner, amender, nourrir, etc.).
Éléments essentiels des jardins : les (grands) arbres. Très précieux notamment pour créer des zones ombragées, attirer les regards (et les oiseaux). Certains arbres doivent être assez près des bâtiments pour éviter que ces derniers ne dominent le jardin, mais assez loin pour ne pas masquer totalement la lumière et la vue sur le jardin.
Végétaux dangereux et toxiques : voir cette page dédiée.
Ouverture et intimité…
Dans beaucoup de situations, on favorisera des arbres ayant une ramure claire, légère (Gleditsia triacanthos inermis, Albizia julibrissin, Sophora japonica…), plutôt que ceux dont l’ombre est souvent trop dense. À ajuster évidemment en fonction du climat, puisque dans certaines régions il faut au contraire des ombres plus denses (Morus bombycis – le mûrier des vers à soie –, catalpa…).
De même beaucoup d’arbustes, soit naturellement soit parce qu’on procède à une taille « en transparence », peuvent servir à séparer des espaces, accompagner des chemins, etc., mais sans cacher totalement, sans arrêter le regard par leur masse opaque.
Attirer !
Dans les endroits les plus fréquentés du jardin, et notamment près de l’entrée du jardin, de la terrasse, etc., ne pas oublier :
- des plantations qui mettent bien en valeur les changements de saisons ;
- des plantes que tout le monde connaît, courantes dans les jardins, susceptibles d’évoquer des souvenirs, des anecdotes, etc.
- des plantes qui attirent les oiseaux et les papillons ;
- des plantes qui attirent les personnes gourmandes ;
- des plantes qui, par leur parfum, leur apparence, leur floraison, motivent les usagers de l’établissement à sortir…
(Rappel : pour être certain de ne rien oublier qui serait important, on peut réfléchir, toujours avec les (futurs) usagers, aux plantes qui paraissent indispensables en lien avec certaines ambiances, certaines activités, certaines parties du jardin. Que nous faut-il dans le jardin gourmand ? Dans le jardin familier ? Dans le jardin ludique ? Dans le jardin pour rêver ? Dans le jardin pour agir ? Dans le jardin sensoriel ?)
Quelques précisions
Haies
On veillera à favoriser les haies (clôtures, brise-vue, brise-vent… ou les doublages de clôtures) végétales.
Les haies offrent une grande variété de plantes possibles : notamment des plantes très accueillantes pour les animaux (haies champêtres, avec des plantes indigènes), des plantes qui attirent les gourmands (haies basses avec des groseilliers, des cassissiers…), des plantes grimpantes (odorantes notamment).
Quand la place le permet, plutôt que de penser « haie » étroite et massif séparé de la haie, on peut créer des massifs dont le fond fera office de haie.
La grande variété des haies permet très facilement désormais d’éviter celles constituées d’une seule espèce (thuya, cyprès de Leyland, laurier-cerise…), qui sont sensibles aux maladies, monotones, inintéressantes pour la faune et exigent un entretien fréquent, coûteux et polluant.
Massifs & pelouses
On peut privilégier, dans les massifs, des plantations sous les arbres et arbustes (couvre-sols, mais aussi certaines plantes aromatiques, qui ne poussent pas haut et aiment ces situations). Elles évitent notamment que la terre soit à nu et réduisent fortement les désherbages.
Un petit jardin n’est pas condamné à être pauvre en plantations… pour peu qu’on suive dans certains massifs le modèle des sous-bois, où depuis les plantes qui poussent au ras du sol jusqu’aux grands arbres en passant par les petites vivaces, les arbustes plus ou moins grands, les plantes grimpantes, etc., on peut facilement dénombrer six ou sept strates végétales vivant en bonne intelligence.
Concernant les pelouses, il existe des alternatives au gazon, précieuses dans les régions où les étés sont secs. Elles permettent de garder l’aspect et les avantages des pelouses sans impliquer les coûts (économique et écologique) élevés d’entretien, d’eau, etc., des gazons classiques très pauvres. Certains professionnels (jardiniers, pépinières…) se sont spécialisés dans ces alternatives.
Voir aussi, dans la section consacrée aux pratiques : la possibilité, quand on veut absolument garder une pelouse-gazon classique pour certains usages, de la limiter à une zone de jardin et de conduire les pelouses, dans les autres zones, sous d’autres formes.
Plantations et activités horticoles
Impossible de proposer des recommandations générales tant les activités dépendent des usagers, de leurs envies et capacités, de celles des professionnels qui les accompagnent, etc.
Dans certains cas, les activités horticoles englobent une partie des plantations de l’ensemble du jardin thérapeutique. Les recommandations suivent alors celles que l’on trouve dans les autres sections.
Souvent, les activités sont un peu plus limitées dans le temps ou dans l’espace, et se spécialisent alors : sur les fruits et les légumes, sur les plantes aromatiques, sur les fleurs… Ce sont les professionnels qui ajustent alors, guidés par les principes de l’accompagnement et du prendre-soin dont nous avons parlé, les recommandations liées à chacune de ces « spécialités » avec les envies et capacités des usagers.
Autonomie et entretien
On peut généralement concilier l’aspect thérapeutique et l’aspect horticole. En cas de conflit, on favorisera toujours l’aspect thérapeutique sur l’aspect horticole – autrement dit (et sans renoncer à l’objectif de peu à peu changer sa pratique), on préférera qu’une personne prenne du plaisir en jardinant mal à sa manière (dans la limite évidemment du respect de la liberté et de la santé des autres jardiniers) plutôt qu’elle vive une forme de contrainte et de désagrément à jardiner bien…
On cherchera toujours le bon équilibre entre les plantations et l’entretien, avec une vigilance particulière donc quant aux plantations qui créeraient une forte dépendance en impliquant un entretien important et uniquement réalisable par des professionnels extérieurs…
Favoriser des plantations adaptées au climat et au sol, donc qui se débrouillent bien seules, constitue aussi la meilleure manière de privilégier un entretien facilement réalisable par les usagers du jardin ou par les personnes avec qui le jardin est en relation d’échanges…
Cela dit, prudence : l’absence d’entretien n’est pas forcément un idéal à atteindre ! Surtout si l’entretien constitue une part importante des activités des usagers, si y passer du temps et de l’énergie est, pour certains usagers, essentiel à leur bien-être…
Rassurons-nous : même dans un jardin sauvage, il y a toujours des centaines de choses à faire. Surtout si l’on fabrique soi-même une partie de ce que l’on va utiliser au jardin, que l’on reproduit ses plantes, que l’on fait des essais ou des expériences, que l’on s’amuse, que l’on observe, que l’on s’occupe aussi des animaux, qu’on évite les machines, qu’on tente de mettre en place des échanges de plantes, de graines, etc., entre les usagers du jardin et les visiteurs, bénévoles…
Plantations et autres activités
La plupart des plantations sont liées au jardin lui-même ou aux envies de produire certains fruits ou légumes.
Ne pas oublier également les semis, reproductions, plantations qui peuvent servir :
- pour les échanges entre les usagers et d’autres jardiniers ;
- pour des fleurs à couper en vue de confectionner des bouquets ;
- pour tout ce qui permet de confectionner des bouquets secs, des mini-jardins, etc. (certains types de fleurs, de feuillages, de fruits, des mousses…).
- dans le cas de certains végétaux (par exemple osiers, châtaigniers, certains bambous…), pour des utilisations particulières comme la confection d’objets, plessis, tuteurs, barrières…
Focus sur le jardin sensoriel : voir cette page dédiée.
Vivent les aromatiques !
On retrouve, parmi les plantes particulièrement précieuses pour chacun des sens, les plantes aromatiques. Ce sont pour la majorité d’entre elles des plantes idéales, qui peuvent constituer la base d’énormément d’endroits et d’activités dans le jardin thérapeutique !
La plupart, en effet, poussent facilement, demandent peu d’entretien ou un entretien facile, attirent beaucoup d’insectes précieux, possèdent de jolis feuillages et de belles floraisons, sentent bon, sont utiles dans la cuisine, rappellent des souvenirs…
Une bonne partie d’entre elles s’accommode en outre de beaucoup de climats et de sols, moyennant parfois quelques aménagements qui peuvent être réalisés par les usagers ou des proches (buttes, murets, spirales à aromatiques (cf. photos ci-dessous) dans des régions pluvieuses ou dans des jardins au sol peu drainant).
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Sommaire de cette sous-rubrique :
La réalisation – recommandations – Introduction
- Emplacement
- Vue(s) et lumière(s)
- Espaces et ambiances
- Jardin partagé
- Accès et accessibilité
- Sécurité (clôtures et haies)
- Entrées, chemins, circulation…
- Signalisations et repères
- Mobilier
- Un jardin de prendre-soin et de vie
- Architecture, design, etc.
- Plantations
- Animaux
- Les quatre éléments
- Choses et objets
- Sens (et sensorialité)
- Des labels ?