Animaux – recommandations

Les animaux au jardin thérapeutique – recommandations

Rappel : ces recommandations sont des exemples ou illustrations ; ne sont pas des recettes ; ne sont pas exhaustives ; ne sont pas forcément les plus essentielles ; ne sont pas ajustées à la situation particulière qui vous amène ici ; ne remplacent pas celles qui naîtront par travail commun de professionnels et des usagers… Donc : prudence !

Dans le cadre des jardins thérapeutiques, quelques recommandations concernant leurs habitants, spontanés ou non. En rappelant pour commencer que les relations entre les humains et les animaux peuvent être extrêmement profondes et fortes, que certains humains parviennent à mieux communiquer avec des animaux qu’avec d’autres humains… et qu’ils puisent dans la relation avec l’animal des nourritures psychiques qu’ils n’arrivent pas à trouver – ou qui ne se trouvent pas – dans les relations avec leurs congénères.

En attendant les jours heureux où la présence d’animaux dans les établissements de prendre-soin sera considérée comme banale, où l’on estimera juste normal de ne pas accueillir (pour de longues périodes) des personnes sans l’animal avec lequel elles vivaient jusque-là, force est de profiter encore plus du jardin pour y accueillir toute une vie animale susceptible de répondre aux désirs et besoins qui se vivent avec les animaux.

Habitants spontanés

Recommandation première : ne pas les détruire. Si vraiment ils posent des problèmes, s’avèrent dangereux, ce qui en général ne concerne que quelques espèces en France, il peut être légitime de ne pas les vouloir là. Avec la grande majorité des animaux, quand la cohabitation est difficile, il existe des modes d’éloignement ou de partage du territoire possibles. Il suffit parfois de créer un micromilieu qui leur soit plus adapté à un autre endroit du jardin.

En général, et en collaboration avec beaucoup d’usagers du jardin qui les apprécient, le but est plutôt de rendre le jardin accueillant et favorable à la présence des animaux. Et ce d’autant plus qu’ils permettent d’élaborer de très nombreuses activités, précieuses, faisant appel à des types de compétences et d’envies différentes, et répondant à des désirs et besoins spécifiques.

Oiseaux

Les oiseaux sont sources de divers plaisirs et activités : on peut fabriquer (et entretenir) nids et mangeoires, on peut les nourrir, les observer, seulement pour la joie ou dans un but d’inventaire, on peut planter pour eux certains végétaux…

animaux - img 1Quelques cardères dans un massif, et les chardonnerets (entre autres) s’en donneront à coeur joie…
Un jardin thérapeutique peut même devenir « refuge LPO » : la charte à respecter pour cela entre tout à fait dans le cadre des principes et pratiques du jardin thérapeutique. Voir à ce sujet cette page du site de la LPO.

[Précision : aucune étude, aucun chercheur, n’a jamais prouvé que favoriser la présence d’oiseaux dans un jardin faisait courir plus de risques de maladies et d’épidémie (type “grippe aviaire” qui, comme son nom l’indique, ne se transmet pas aux humains) que dans un autre milieu naturel. Si vraiment des peurs persistent, on peut par précaution mettre un filet au-dessus du poulailler, afin que des oiseaux sauvages ne viennent pas fréquenter nos poules… 😉 Mais ne prenons pas les jardins, les poulaillers, les oiseaux sauvages, pour des boucs émissaires ou des miroirs aux alouettes : les risques de pandémies aviaires sont bien plus liés aux élevages industriels… ]

Insectes

Déjà présents dans le jardin, d’autant plus présents que les plantations leur sont favorables et que les pratiques utilisées ne les détruisent plus, les insectes sont pour les usagers du jardin de précieux alliés.

animaux - img 2

Alliés des jardiniers – tout le monde connaît sans doute l’exemple célèbre des coccinelles, qui suffisent à empêcher les pucerons de faire trop de dégâts –, les insectes sont aussi des animaux fascinants à observer et pour lesquels il est possible de construire des habitats utiles et ludiques (type « hôtel à insectes »).

 

La question des abeilles

Selon le(s) public(s), accueillir une ruche dans le jardin peut constituer un beau projet, porteur de sens et support de futures activités. Y compris une ruche qu’on laisse se débrouiller seule, sans intervention, pour le plaisir de voir les abeilles. Certaines ruches (type Warré) sont très facilement réalisables, et souvent réalisées, avec un système de vitre à l’arrière des éléments.

[Ici, l’arrière d’une ruche warré dans laquelle un essaim vient d’arriver (on l’aperçoit au rez-de-chaussée !), avec ses éléments à fenêtre.]

 

Ainsi, sans jamais trop déranger les abeilles, et sans danger – animaux - img warré 2en ne croisant pas leur chemin d’entrée et de sortie (c’est là seulement, quand on passe trop près devant la ruche, qu’elles peuvent croire qu’on va les agresser) –, on peut observer et faire observer ce qui se passe à l’intérieur de la ruche. Fascination garantie (quel que soit l’âge).

[A travers la vitre, quelques jours plus tard : on observe les débuts de la construction…]

 

 

 

Autour de la mare

La mare attire et accueille de nombreux animaux liés à ce milieu qui leur convient. Depuis les libellules animaux - img 4(que presque tout le monde aime observer) jusqu’aux batraciens (la découverte des chants très mélodieux des crapauds suffit souvent à les faire, si ce n’est aimer, du moins apprécier), en passant par les oiseaux qui viennent y boire ou s’y baigner, la mare peut constituer, si l’observation est une activité importante avec notre public, l’observatoire le plus riche d’un jardin.

Autres animaux sauvages

Nous n’allons pas parler de tous les animaux que le jardin est susceptible d’accueillir, pour des périodes plus ou moins longues ! Évoquons rapidement les hérissons et les écureuils, autres alliés du jardinier pouvant également être discrètement mais avec plaisir observés, logés et nourris… par les usagers du jardin.

Un petit mot au sujet des taupes : ces animaux sont précieux pour les jardins, et sont aussi précieux pour les défis qu’elles lancent à certains humains en particulier et à l’espèce humaine (oui, rien que ça) en général. Voir à ce sujet cet article du blog : Vivent les taupes…

Habitants domestiques, amenés, recueillis…

Les possibilités sont assez nombreuses, toujours selon les publics et l’espace dont l’établissement dispose : d’un petit bassin pour quelques poissons (cf. ci-dessous) jusqu’à un immense enclos semi-sauvage avec des chevreuils ou des chèvres en passant par le poulailler… Sans compter ici les chats plus ou moins sauvages qui de toute manière se passent de notre accord pour venir quand ça leur chante.

Poules, lapins, chèvres…

Un espace avec des poules, avec des lapins… Un espace plus grand avec de petites chèvres… Même si, pour certaines raisons que l’on devine, les usagers de certains établissements ne peuvent manger les œufs, les poules dans un jardin thérapeutique n’ont quasiment que des avantages. Citons notamment la motivation créée chez certains usagers de l’établissement qui ne sortiraient pas, ou peu, sans ce plaisir à aller voir ou nourrir ces animaux.

Quels que soient les animaux, une recommandation importante : l’établissement doit s’assurer que l’entretien (du poulailler, de l’enclos à lapins, de l’abri…) est bien réalisé – y compris par des professionnels, des bénévoles, des partenaires du jardin, s’il ne peut l’être par les usagers eux-mêmes. On a malheureusement souvent vu de tels espaces, malgré tous les bénéfices qu’ils procuraient aux usagers, finir par être abandonnés à cause de problèmes liés à l’entretien. (L’entretien d’un petit poulailler ne demande guère plus d’une vingtaine de minutes tous les trois ou quatre jours.)

Poissons à l’extérieur

Il est radicalement déconseillé de mettre des poissons dans la mare, si le jardin thérapeutique en possède une. Ils détruisent, empêchent… bref, réduisent très fortement la faune et la flore, se reproduisent beaucoup… beaucoup… Tellement que les étangs et rivières de France sont aujourd’hui déséquilibrés par la présence de poissons (et tortues) exotiques rejetés par des particuliers qui les avaient laissés envahir leur mare ou leur bassin.

S’il apparaît vraiment indispensable de posséder des poissons, il faut alors leur réserver un espace dédié, non relié à la mare ou à d’autres milieux aquatiques naturels, et s’assurer dès le début que l’on saura gérer de manière non nocive les problèmes de surpopulation…

Éthique et vigilance

Il serait évidemment contraire au principe de prendre-soin mutuel que nous avons évoqué que tous ces animaux soient placés dans des conditions ne permettant pas un maximum de bien-être.

Ce serait de surcroît contraire au Code rural (Article L214-1) : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. » Ajoutons : dans des conditions qui nous permettent d’être certains qu’il ne souffre ni physiquement ni psychiquement.

Animaux et entretien

Évoquons pour terminer les entreprises qui travaillent avec des animaux pour l’entretien de grands espaces verts, soit en pratique d’écopâturage (ce sont souvent des moutons qui « tondent » alors l’herbe), soit en utilisant la traction animale. Favoriser de telles pratiques – quand on est sûr que les animaux sont parfaitement traités – permet là encore de cumuler plusieurs intérêts : moins de pollution, des avantages nombreux pour la faune et la flore, des supports d’activités pour les usagers de l’institution…

Sommaire de cette sous-rubrique :

La réalisation – recommandations – Introduction

  1. Emplacement
  2. Vue(s) et lumière(s)
  3. Espaces et ambiances
  4. Jardin partagé
  5. Accès et accessibilité
  6. Sécurité (clôtures et haies)
  7. Entrées, chemins, circulation…
  8. Signalisations et repères
  9. Mobilier
  10. Un jardin de prendre-soin et de vie
  11. Architecture, design, etc.
  12. Plantations
    1. Focus sur le jardin sensoriel
    2. Végétaux dangereux, toxiques…
  13. Animaux
  14. Les quatre éléments
  15. Choses et objets
  16. Sens (et sensorialité)
  17. Des labels ?

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