Ecopsychologie, jardins thérapeutiques et permaculture
Ajoutons à la page consacrée à Ecopsychologie et jardins thérapeutiques quelques précisions concernant les liens entre ces jardins, l’écopsychologie et la permaculture.
Nous l’avons dit : prendre soin des humains, au sein du jardin, ne saurait justifier qu’on maltraite le jardin. Or c’est bien ce qui arrive souvent : les manières d’entretenir le jardin sont d’une part nocives (polluantes, gênantes, etc.) pour les humains qui le fréquentent, mais aussi nocives pour le jardin lui-même et, plus globalement, pour la nature.
Il est donc indispensable d’inscrire la conception et l’entretien du jardin dans des pratiques permettant d’être cohérents, de prendre soin conjointement des humains et des jardins, sans que le prendre soin des uns soit néfaste aux autres.
Bien des approches, des termes, etc. – depuis le “jardin naturel” en passant par l’écojardinage – permettent de travailler autour de ce prendre soin du jardin. Tous sont issus, ou sont proches, ou sont en relation, avec la permaculture, qui a l’avantage de son défaut : sa définition est assez floue, assez vaste… pour permettre justement de servir de point de rassemblement à de nombreuses approches ou déclinaisons d’approches. Toutes promeuvent des pratiques visant le maintien (et l’enrichissement progressif) d’un milieu vivant.
Par milieu vivant, entendons ici un jardin où le jardinier profite des ressources du jardin (pas d’apports extérieurs, pas de “déchets”), utilise certains éléments (résidus de taille, litière des animaux, par exemple) pour en enrichir d’autres (paillage, compost…), s’appuyer sur la capacité du jardin et de ses habitants à trouver leur équilibre et à prendre soin les uns des autres. Ce sont donc des pratiques exigeantes (en connaissances et souvent en “laisser faire”) mais bien moins dépensières (d’argent, de matières, d’énergies) et néfastes (pour les jardiniers et les jardins) que les classiques. (On les retrouvera donc dans nos pratiques au sein des jardins thérapeutiques.)
Précisons que penser les liens entre écopsychologie, jardins thérapeutiques et permaculture ne concerne pas que ces questions de conception et d’entretien du jardin, mais concrétise les liens qui existent entre l’une des principales visées de l’écopsychologie (une relation harmonieuse entre le soi et le monde, entre les humains et le vivant), comme entre les deux premiers principes fondamentaux de la permaculture (“prendre soin des hommes” et “prendre soin de la terre”).
On pourrait donc considérer les jardins thérapeutiques comme des formes de réalisations (encore expérimentales) :
– de ce jardinier humaniste, celui du jardin planétaire, cher à Gilles Clément. Ce jardinier qui est désormais “responsable du vivant, garant d’une diversité dont l’humanité entière dépend. À ce rôle nul n’est préparé. Le jardin d’aujourd’hui, a fortiori celui de demain, se doit d’intégrer cette pratique exploratrice – protéger la vie – faute de quoi il met le jardinier en danger.”
– d’un des idéaux de la permaculture et de certaines approches écopsychologiques : faire que la nature prenne soin des hommes (les nourrisse, les soigne, etc.) non seulement sans l’épuiser mais en prenant soin d’elle.
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[Voir aussi : Des jardins naturels]