Des jardins supports de prendre-soin
Prendre soin constitue, pour certaines personnes, une activité primordiale, porteuse de sens, particulièrement liée à ce qui donne valeur à leur vie.
Un grand nombre des usagers du jardin thérapeutique sont dans une situation (provisoire ou permanente), de grand déséquilibre : on prend plus soin d’elles qu’elles prennent soin des autres. Ce déséquilibre peut faire souffrir, créer de la culpabilité, aller même, dans une culture économiciste et utilitariste comme la nôtre, jusqu’à provoquer chez certains le sentiment qu’ils ne le méritent pas et qu’ils ne sont plus, pour la société dont ils sont membres, qu’une charge.
Soulignons également l’importance primordiale des relations intimes qui relient le prendre-soin de soi et le prendre-soin du milieu dans lequel on est plongé et dont dépend notre existence même. Notre santé et notre équilibre dépendent de la santé de l’air que nous respirons à chaque seconde, de l’eau que nous buvons chaque jour, des autres vivants… Dans quelque sens que l’on tourne la phrase : prendre soin des uns, c’est prendre soin des autres.
La dimension du prendre-soin est donc au cœur du jardin thérapeutique et des activités : quelles sont les activités qui permettent le mieux à la personne, toujours selon ses envies, besoins et moments, de prendre soin ? En général, dans un jardin, nous n’en manquons pas. Notamment parce que jardiner d’une certaine manière (voir Prendre soin du jardin : les pratiques d’entretien), c’est prendre soin – de la terre comme des plantes, de l’équilibre global du jardin comme des animaux qui le font vivre.
Des animaux qui peuvent être encore plus motivants pour prendre soin : bien des jardins ne seraient pas fréquentés par certaines personnes si elles n’avaient pas les poules ou les lapins à aller nourrir, à qui apporter quelques restes ou quelques soins. La fabrication, l’entretien d’abris ou de mangeoires pour les animaux sauvages, l’observation, constituent des activités qu’apprécient beaucoup de personnes, tous âges et situations confondus.
Enfin, rappelons qu’une partie des échanges entre jardiniers, entre usagers du jardin, entre jeunes et vieux naturalistes amateurs, ainsi que certaines formes de transmission et d’apprentissage, sont également des formes de prendre soin – des autres comme des futures générations…
Sommaire de la sous-rubrique “Grands principes et grandes dimensions” :
- Introduction
- Des jardins supports d’autonomie
- Des jardins de liberté et de sécurité
- Des jardins accessibles (accessibilité)
- Des jardins pour l’intimité et/ou la sociabilité
- Des jardins de bien-être et de confort
- Des jardins supports de sensations
- Des jardins supports de rêverie(s)
- Des jardins supports d’activités
- Des jardins supports de créativité
- Des jardins supports d’échanges
- Des jardins supports de prendre-soin
- Des jardins surprenants et familiers
- Des jardins participatifs
- Des jardins sains et durables
- Des jardins naturels (permaculture, ecojardinage)