Public ou privé ?
Les jardins thérapeutiques et leur ouverture / fermeture au public.
On peut aussi distinguer les jardins thérapeutiques en fonction de cette caractéristique.
Certains hôpitaux ont choisi, par exemple, d’avoir un jardin ouvert à tous : les patients de l’hôpital, leurs proches, les habitants du quartier. Telle clinique psychiatrique possède un jardin essentiellement destiné à des activités horticoles et réservé aux patients de la clinique. Tel EHPAD propose deux espaces extérieurs différents : l’un, sur le devant, en permanence ouvert sur la rue ; l’autre, plus intime, réservé aux résidents et à leurs proches.
En ce domaine, ni règles absolues (ou a priori) ni décisions parfaites. Chaque situation possède ses avantages et ses inconvénients.
Les jardins très ouverts sont particulièrement intéressants pour marquer concrètement l’appartenance de l’établissement à son environnement. Mais cette ouverture a un prix : les personnes les plus mentalement ou physiquement vulnérables ne peuvent en général pas y accéder seules ; les questions de sécurité s’y posent de façon particulièrement fortes ; les contraintes et coûts d’entretien sont d’autant plus importants que le lieu est fréquenté par un grand nombre de gens…
À l’opposé, les jardins (plus fermés), réservés à certaines personnes, n’aident pas à lutter contre des situations d’isolement social, mais permettent en revanche à ces personnes de fréquenter leur jardin de façon beaucoup plus libre, de s’y sentir plus « chez elles », plus en sécurité, d’y posséder des choses, d’y avoir des activités spécifiquement pensées pour elles, etc.
Chacun de ces jardins est donc précieux… et limitant.
D’où le choix, quand l’espace et les moyens le permettent, d’avoir deux jardins : l’un, très ouvert, la plupart du temps du côté de l’entrée de l’établissement, permettant certaines pratiques pour certains publics ; l’autre réservé à certains usagers. Soulignons que cette manière de procéder (qui comporte aussi des risques – notamment celui d’un jardin réservé devant vécu comme un jardin-ghetto) se rapproche de beaucoup d’endroits privés, quand des maisons sont entourées par un jardin : la partie du jardin côté rue est en général plus « sociable », la partie arrière est plus familiale ou plus intime…
D’où la possibilité également, quand le jardin doit être fermé, de l’ouvrir ponctuellement (plusieurs fois par semaine, par mois, par an…) : pour des ateliers, des rencontres, des manifestations (fête des plantes, concerts, expositions, etc.).
Voir aussi : Des jardins supports d’échanges
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public ou privé