Jardin thérapeutique : une question de taille ?
Pas de surface minimale pour un jardin thérapeutique. On peut être en relation avec la nature, faire des activités très thérapeutiques, etc., dans un tout petit lieu. Comme avoir la chance d’un immense parc… mais où personne n’a envie de se rendre.
La taille, en soi, ne permet donc pas de déterminer le caractère thérapeutique du jardin. Et quand il arrive qu’un espace pompeusement baptisé « jardin thérapeutique » fasse ouvrir de grands yeux étonnés, c’est moins parce qu’il y manque des mètres carrés que parce qu’il y manque… le jardin – nous pensons ici à ces courettes bétonnées où deux bacs surélevés où peinent à survivre quelques herbes se regardent en chien de faïence.
Concernant la question de la surface, on peut cependant remarquer :
Les grands jardins ont pour avantage d’offrir un champ très ouvert à tous les possibles : on peut y trouver plusieurs atmosphères très différentes, des lieux bien distincts selon les (différents) besoins des (différents) usagers. Ils permettent également des pratiques plus originales et ambitieuses : par exemple grand espace avec des animaux en semi-liberté ; potager partagé avec les élèves d’un lycée horticole ; partie transformée en jardin collectif…
Mais de tels espaces sont plus coûteux : en entretien, en énergie, en vigilance quant à la sécurité, en talent pour leur donner une cohérence, etc. (Voir ci-dessous : Faut-il avoir peur des grands jardins ?) Ils sont souvent délaissés, faute de pouvoir assurer tout, et finissent parfois par être moins utilisés que des jardins plus modestes mais plus maîtrisables !
Les petits jardins sont beaucoup plus faciles à assumer, mais contraignent plus radicalement leurs concepteurs à faire des choix et à les concentrer sur certains usages.
Ils demandent un autre type de talent de la part de leurs jardiniers-paysagistes, dont l’art consiste alors à dessiner le jardin de telle manière qu’il agrandisse l’espace, qu’il donne le sentiment de devoir marcher un vrai temps pour en faire le tour (sans « tourner en rond », donc), qu’il propose plusieurs vrais petits endroits ayant chacun son atmosphère, etc.
Faut-il avoir peur des grands jardins ?
Les grands jardins font souvent peur, notamment parce qu’on imagine qu’ils doivent être aménagés et entretenus, dans toutes leurs parties, de la même manière (assez ordonnée et soignée, comme juste autour des bâtiments). Or, il est :
- intéressant pour les habitants (les vivants autres qu’humains) et les usagers que le jardin ne soit pas uniforme, d’avoir du soigné comme du semis-sauvage, et du “vraiment” sauvage.
- bien plus intéressant, écologique et économique d’avoir un aménagement et un entretien différenciés, où justement on ne pratique pas partout pareil en termes de tailles, de tontes, etc.
“Au pire”, certaines parties du jardins, en attendant d’en profiter pleinement, peuvent rester en paysages, en zones où l’on ne va pas, en prairie fleurie ou en sous-bois, en terrain vague ou en bords de champs… “Au pire” car on ne s’étonnera pas d’y voir souvent plus de diversité et de vie que dans les autres parties du jardin…
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une question de taille – img