Jardins et santé ; Santé publique – Jardins publics
Entretien (vidéo) entre Alain Richert et Servane Hibon.
Servane Hibon est allée, il y a quelques années, à la rencontre du médecin et paysagiste Alain Richert (décédé en 2014), dans ce magnifique lieu, nommé Le Moulin, situé dans l’Orne, où il a vécu et a développé son laboratoire vivant… L’occasion de réfléchir avec lui aux liens entre jardins et santé.
Extrait : « Le jardin est ce qui fait appel au plus intime d’un individu. C’est là qu’on voit s’il y a encore des complicités avec ce qui est vivant ou pas… En tant que paysagiste, tu passes ton temps à faire de la psychologie voire de la psychiatrie. Tu touches aux vrais fantasmes des gens, à leurs vraies rêveries internes, à ce qu’ils n’arrivent pas à exprimer… »
Résumé : La réflexion sur les jardins de santé fait appel à notre responsabilité collective face au regard que nous portons sur la maladie et sur la norme en général. Le jardin, véritable transition entre l’hôpital et la ville, se doit d’être au cœur d’un projet de société et c’est en ce sens qu’il revêt sa dimension publique.
Le rôle du paysagiste est de s’engager dans la voie de la collaboration avec les acteurs clés de terrain, les soignants et les jardiniers particulièrement, véritables garants de la dynamique du projet dans le long terme.
Le jardin prolongerait l’hôpital dans sa vocation première qui est celle de l’hospitalité, du prendre soin : un lieu d’accueil, où l’on se sent bien et reconnu dans sa globalité. Pour chaque individu qui vit une situation de crise, le jardin est une manière de se réinscrire dans la durée du vivant. Par le dépaysement et la stimulation du corps et de l’esprit, il invite à se recentrer.
Le jardin, opportunité d’une reconquête individuelle de soi-même pour retrouver le goût et les capacités de vivre avec soi-même et en relation avec l’autre.
L’entretien en vidéo :
Pour info :
Le livre d’Alain Richert, L’envers de l’endroit : éloge de l’incertitude, est publié aux éditons Sens& Tonka.