NATURE EN VILLE THERAPIE. Nicole Brès
A 20 ans j’étais étudiante à l’école du paysage de Versailles et à 21 ans, partie pour Denver au Colorado (c’était avant la création de l’Horticultural Therapy Institute de Rebecca Haller).
Puis j’ai beaucoup déménagé entre la France, les États-Unis et la Belgique, construisant une famille nombreuse, continuant partout une pratique artistique et développant mon observation de la relation entre l’Homme et la Nature.
Vingt ans après, alors que j’habitais à Bruxelles, j’y ai suivi des études d’Art-thérapie au centre Rhapsodie ainsi qu’une formation d’entrepreneur de jardin.
De nouveau installée à Paris, je suis hortithérapeute et éco-art-thérapeute ( expression du docteur Theresa Sweeney) avec “nature en ville thérapie”
Des stages en milieu psychiatrique (psychogériatrie, psychiatrie et pédopsychiatrie) en France et en Belgique m’ont immergée dans des équipes médicales.
En 2014, après la formation « Jardin de soins et de santé » à Chaumont-sur-Loire, j’ai créé mes premiers ateliers au Jardin https://lebonheurestdanslejardin.org/2017/05/01/lesprit-qui-anime-nicole-bres/
J’interviens aujourd’hui :
- dans les maisons de Simon de Cyrène pour des ateliers Jardin (https://www.simondecyrene.org/2018/03/06/le-jardin-ca-fait-un-bien-fou/) pour accompagner des personnes handicapées cérébrolésées dans ce contact avec la nature vivante. Petit à petit le jardin est aménagé avec la participation des usagers, leurs envies et leurs besoins.
- pour l’E.S.A.T. Ecodair (Paris, 18ème) . Le groupe sort de son lieu de travail et marche jusqu’à un jardin partagé urbain pour jardiner. Parfois la séance est une balade urbaine pour une observation et une imprégnation de la nature en ville.
- au potager du parc des Chanteraines (Villeneuve la Garenne) qui accueille des C.I.T.L. des Hauts de Seine pour des ateliers Nature adaptés: ANA. J’accompagne les groupes de personnes handicapées dans le parc, pour des séances d’observation, de découvertes des écosystèmes et d’expériences sensorielles.
Quel que soit l’espace extérieur, quel que soit son aménagement et son état : bien entretenu, peu entretenu ou à l’abandon, la Nature nous offre un terrain de jeu créatif, un matériau inépuisable d’impressions et d’expressions.
L’hortithérapie s’appuie sur le lien vital entre l’Homme et la Terre, lien immuable qui donne sens à notre existence , lien qui appelle des archétypes sécurisants et cicatrisants.
En s’organisant autour du végétal, mes séances d’hortithérapie s’enracinent dans une force vivante, accessible et peu coûteuse.
La Nature en tant que médiateur de la thérapie est l’objet d’inspiration et l’objet d’imprégnation.
Construire un jardin, planter un patio, fleurir des jardinières prend peu de temps . Faire vivre un jardin, soigner un patio ou des jardinières années après années demande l’implication de personnes motivées toute l’année. Ce n’est pas avec des budgets d’investissement que le jardin vit mais avec des humains impliqués dans un parcours de soin et de santé au jardin. Sans racines dans la structure de soin, sans budget de fonctionnement et sans suivi un jardin ne se développe pas et meurt.
L’hortithérapeute que je suis apporte dans les structures médico-sociales un lien vivant avec la nature, avec l’équipe des soignants et avec les personnes soignées. Je propose également des séances en individuel dans votre jardin ou dans un parc parisien.
Quand la maladie ou le handicap vous tombe dessus, vous perdez pied et la vie perd de son sens. La nature nous fait reprendre pied dans le réel , remettre les pieds sur terre. LE LIEN Homme-Nature touche nos DIMENSIONS RELATIONNELLES, ÉMOTIONNELLES ET SPIRITUELLES, spirituelles dans la sensation d’appartenance à un Tout, au cosmos.
Sortir dehors c’est sentir le froid, le chaud, le vent, voir quel temps il fait, toucher les plantes, les sentir, les goûter. Pour beaucoup, le végétal est riche en sollicitations sensorielles tout en restant psychiquement apaisant.
Ces stimuli ne sont pas mécaniques ou techniques mais naturels. Ils touchent nos racines humaines les plus profondes. Nos sens abîmés sont réparés parce que les stimuli employés nous connectent à notre nature première d’Homme vivant avec, dans et de la nature. Les grains de LA lavande qu’on a soi-même plantée et soignée nous touchent. Leur parfum nous imprègne profondément car il y a une histoire entre eux et nous qui ouvre nos sens.
La Nature en ville est résiliente. Celui qui s’y connecte reçoit force et courage, douceur et bienveillance. Elle est, pour qui l’observe, un livre ouvert qui soigne nos blessures en passant par l’émerveillement. Elle est, pour qui la soigne, un soin. Celui qui prend soin des plantes devient soignant. Le malade soigné devient soignant… et ce processus le soigne.
Les récoltes sont abondantes : plus d’autonomie, plus de motivation, plus d’équilibre psychique et physique. Plus de VIE et de santé !
Nicole Brès. (photos: Nicole Brès)